Un marché immobilier contrasté où les acquéreurs prennent leur temps : 6 visites pour acheter un bien (x2 vs. n-1)
Après une année 2023 décevante, nul n’était chagriné à l’idée d’ouvrir un nouveau chapitre !
Et si ces 3 premiers mois de 2024 n’ont pas révolutionné le marché, on note un retour de dynamisme de la part des acheteurs, qui sont dorénavant plus nombreux à être finançables, mais résolus à ne faire aucune concession. Pour preuve, les datas homeloop qui révèlent qu’un acheteur réalise environ 6 visites avant de concrétiser son achat au 1ᵉʳ trimestre 2024 alors que, 12 mois auparavant, il lui en fallait 3.
Du côté des prix de l’immobilier, l’heure est à la disparité : les plus grandes villes/métropoles, qui avaient précédemment vu leur prix fortement augmenter, enregistrent désormais une baisse, tandis que d’autres, épargnées par la montée des prix, sont stables, voire légèrement en hausse.
Faisons ensemble un état des lieux complet de ces trois premiers mois de 2024. 🔍
Paris flirte de nouveau avec les 10 000€ du m2
Paris sera toujours Paris avait-on pris l’habitude de dire, excusant presque les prix exorbitants affichés dans la capitale. Sauf que cela n’excuse pas tout !
Ainsi, après avoir connu une longue phase de hausse des prix, la capitale voit enfin ces derniers revenir aux alentours des 10 000€ du m2, 10 423€ précisément selon nos chiffres.
En une année, ils ont ainsi perdu près de 6 % !
Du côté des acquéreurs, les taux de crédit s’étant désormais stabilisés aux alentours des 4 %, ils sont plus nombreux à bénéficier de financements bancaires. Leur laissant ainsi pleinement la main sur le marché,
Des prix en baisse mais des acquéreurs dans l’attentisme
Du côté de l’Ile-de-France, la baisse des prix est enclenchée, mais n’est pas encore franche si l’on compare avec Paris : en 1 an, ces derniers ont diminué de 2,3 %, et s’affichent dorénavant, en moyenne, à 4 674€ le m2.
Pour autant, il n’y a pas encore de signe net de reprise du marché. Une situation qui trouve deux explications selon Vanessa Benedic :
Un marché national marqué par des disparités !
Au niveau national, nous notons le retour de fortes disparités selon les territoires.
Ainsi, Lyon enregistre une baisse de 4 % de ses prix au m2, les établissant à 4 918€, tandis qu’à Toulon ils sont stables (+0,14 % sur 1 an) à environ 4 384€.
À Nancy, le marché est tout autre : il est même en hausse de 1,36 % sur 12 mois, avec des prix qui s’affichent à 1 863€ le m2 !
À noter que dans la Capitale des Ducs de Lorraine, la hausse ne concerne pas tous les types de biens. En effet, les investisseurs étant à la recherche d’une belle rentabilité et n’ayant pas d’urgence à se loger, ils négocient davantage les prix et n’acquièrent que les biens sur lesquels ils ont la sensation d’avoir réalisé une bonne affaire. Ainsi, sur les biens à destination d’investissement, les prix sont plutôt orientés à la baisse.
Concernant les acheteurs, il y a une constante commune à l’ensemble des marchés : ils prennent leur temps pour se décider à concrétiser leur achat !
Selon nos chiffres, les acquéreurs effectuent 2 fois plus de visites de biens immobiliers avant de concrétiser leur achat qu’il y a 12 mois. Ainsi, là où, il y a 1 an, il leur fallait 3 visites pour trouver leur nouveau logement, ils en réalisent désormais en moyenne 6. 🤯
Et gare au bien qui n’est pas parfait ou comporte des imperfections au regard de l’acquéreur : il sera victime d’une négociation de prix, pouvant parfois avoisiner les 10 % selon les biens et leur situation géographique !
Des perspectives incertaines à date
Si les premiers mois de 2024 peuvent être des lueurs d’espoir, il serait clairement prématuré de s’attendre à une embellie très prochaine. D’autant que s’il est question d’assouplir les règles d’obtention imposées aux banques en matière de crédit immobilier, rien n’est encore certain.
Seule conviction, non content de constituer un point d’ancrage fort de la vie d’une personne, à l’image d’un emploi, l’immobilier est également un réel pilier de l’économie du pays.
La clôture des comptes de l’année 2023 et le dérapage de la dette publique a permis de rappeler que le secteur est un vecteur fort de fonds et que lorsqu’il dévisse, le manque à gagner pour le pays se fait cruellement sentir. L’INSEE a annoncé une perte de l’ordre de 22 % dans les comptes publics imputées aux droits de mutation non perçus et a chiffré à 21 milliards les rentrées fiscales manquées.
Je me suis toujours accommodée des différents gouvernements sans quelconque commentaire, mais actuellement, il faut avouer qu’aucun effort n’est fait par le gouvernement actuel pour encourager une reprise quelconque…
Les Français comptent, plus que jamais, sur les professionnels de l’immobilier, pour les guider durant ces temps incertains. Leur confiance nous oblige, alors soyons à la hauteur et aidons-les à (re)prendre le pouvoir de leur vie immobilière."