Une hausse du stock de biens à vendre de 40% ? C’est l’une des analyses qu’a faite notre équipe data en comparant le 1er trimestre 2021 à celui de 2022. Et malgré cette hausse et un attentisme du côté des acheteurs avec une hausse de 19% du nombre de visites, les prix des biens immobiliers continuent globalement de grimper, sauf du côté de Lyon.
Où sont les acheteurs ?
Jusqu’à présent, le marché était plutôt fluide : l’offre était bonne, la demande globalement présente sur l’ensemble du territoire, malgré de légers déséquilibres propices à la hausse ou la baisse des prix. Mais depuis le début de l’année, les stocks de biens à vendre sont en pleine augmentation. Entre les biens déjà présents sur le marché, ceux fraîchement mis en vente en ce 1er trimestre et des acheteurs plutôt attentistes, le marché enregistre une hausse de 40%. De plus, le contexte économique propice à l’incertitude, notamment lié à la situation géopolitique et de resserrement du crédit en France, fait que les délais de vente s’allongent.
Pas de panique cependant, les vendeurs sont bien présents et décidés à réaliser leur projet. Ainsi, lorsque nous interrogeons les vendeurs d’un bien sur les raisons qui les poussent à vendre, 36% d’entre eux souhaitent, en premier lieu, vendre avant d’acheter (+21% vs. T4 2021). 17% des répondants ont déjà acheté et souhaitent vendre un autre bien (-8% par rapport au 4ème trimestre 2021). Une statistique intéressante qui peut expliquer le déséquilibre vendeurs / acheteurs plus fort dans certains marchés : les répondants sont de plus en plus nombreux à vouloir acheter dans une autre ville, une autre région, voire un autre pays (+21% au T1 2022 vs T4 2021).
Les acquéreurs, quant à eux, se font plus indécis et désirent prendre leur temps avant de conclure leur projet : nous notons +19% de visites de biens entre les 3 derniers mois de 2021 et les 3 premiers de 2022.
Lors de notre enquête, nous avons également noté que les acquéreurs sont plus exigeants : les biens avec de petits défauts (mauvaise disposition, nuisance sonore, etc.) sont plus difficiles à vendre et la présence d’un extérieur est désormais quasiment indispensable pour vendre vite.
De plus, après des mois d’activité dense où le nombre de transactions n’a fait que grimper, il n’est pas anormal de voir le dynamisme se tasser. En effet, ceux qui portaient un projet d’achat l’ont concrétisé il y a peu et ne désirent donc pas revendre leur bien de suite. Il faudra attendre quelques années avant de voir la rotation s’effectuer et ces propriétaires revendre leur bien.
Enfin, le contexte économique, pouvoir d’achat incertain notamment à cause de la lente remontée des taux, géopolitique, avec la guerre en Ukraine, et politique, année d’élection présidentielle et donc traditionnellement marquée par un certain attentisme, sont naturellement propices à un ralentissement.
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Que nous réserve l’avenir en immobilier ?
Si les 3 premiers mois de 2022 marquent une rupture sur le marché immobilier, de nombreuses raisons l’expliquent. Les prochaines semaines seront donc déterminantes pour savoir s’il s’agit d’un réel bouleversement du marché, une nouvelle ère immobilière, ou s’il ne s’agit que d’un attentisme ponctuel causé par le contexte incertain et peu rassurant concernant le pouvoir d’achat des Français.
Enfin, même si l’activité accuse un léger ralentissement pour le moment, il n’y a toutefois aucune raison de s’affoler. Le marché reste dynamique puisque, même dans une période incertaine ou peu propice, les Français ont toujours de nombreux projets de vie!